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Laurence H. Traductions
1 décembre 2017

Questions à Darío Jaramillo Agudelo (novembre 2017)

 

photo 2

 

Invitée par les Collecteurs le 17 novembre dernier à venir parler de l'oeuvre de Darío et de la traduction de Mécanique d'un homme heureux, j'ai eu le plaisir de poser quelques questions à l'auteur par voie électronique pour palier à la difficulté de franchir physiquement l'océan !

Voici donc cette interview !

 

 

 

Écrivain publié depuis plus de quarante ans, jusqu’à aujourd’hui vous êtes presque inconnu en France… Alors, qui est Dario Jaramillo Agudelo ?

Je suis un apprenti écrivain. Cela fait un peu plus de cinquante ans que je suis ce cursus et j’ai commis sept romans, trois livres d’essais et neuf recueils de poésie. Mais je continue d’être un apprenti. Je suis aujourd’hui retraité de mon emploi au sein d’une banque et je continue à essayer d’apprendre.

Pour plus de détails, je vous invite à lire Historia de una pasión (Pre-Textos, 2006).

Ce roman, Memorias de un hombre feliz, a été écrit à la fin du vingtième siècle, je crois. C’est sans doute de l’histoire ancienne pour vous… Mais quel en a été le processus créatif ? Y a-t-il eu une image ou bien une idée précise à partir de laquelle cette histoire s’est construite ?

Quelqu’un m’a raconté un jour qu’un mari avait tué sa femme parce qu’elle lui servait toujours à manger du foie aux oignons.

Que pensez-vous de cette histoire tant d’années après ? Quoi ou qui préférez-vous dans cette histoire ?

J’ai essayé d’altérer le conventionnalisme et de faire en sorte que le lecteur soit converti en complice d’un assassinat.

Que pouvez-vous nous dire de vos lectures favorites (auteurs, œuvres) et de celles qui influencent votre écriture ? Y a-t-il parmi elles des œuvres françaises ?

Oui il y a des œuvres françaises. Je parle de mes écrivains favoris. Montaigne, Chateaubriand, les romans de Victor Hugo, de Stendhal, de Jules Verne.

J’adore la poésie classique en castillan. San Juan de la Cruz Garsilaso, Lope de Vega, Quevedo, Gongora.

Les Latino-américains : Garcia Marquez, Cortazar, Felisberto, Rulfo.

Les Nord-américains : Mark Twain, Poe, Melville.

Les autres anglophones : Stevenson, Dickens, Conan Doyle

 

Récompensé par le Prix National de Poésie de Colombie cette année et plus connu en tant que poète, quelle est la dialectique entre votre œuvre poétique et la romanesque ? Qu’est-ce qui vous a conduit vers la prose, le roman ?

La poésie vient quand elle en a envie. Le roman, il faut le planifier, il faut s’appliquer une méthode, une discipline. Après avoir écrit un texte, de la prose ou de la poésie, je le conserve au moins un an et je le retravaille lorsque je ne m’en souviens plus. Très peu de textes survivent à ce traitement.

Hors de Colombie, vos livres sont publiés en Espagne (et c’est seulement pour cela qu’ils sont arrivés jusqu’à moi, lectrice européenne…) Quels sont les titres de ceux qui sont déjà traduits dans d’autres langues ? Dans quels pays ? Que représente pour vous l’opportunité de rencontrer des lecteurs non hispanophones ?

En vérité, je ne suis pas très au fait de ma bibliographie, et je ne me suis pas tellement en tant qu’auteur. Je regarde les étagères de ma bibliothèque et je trouve deux livres en anglais, un de poésie et un autre intitulé Guia para viajaros (Guide pour voyageurs), et un livre en italien, de poésie. Je suis actuellement en correspondance avec un poète gallois qui est en train de faire une anthologie de mes vers en anglais.

Quel titre auriez-vous le plus envie de voir traduit ?

Je n’ai jamais réfléchi à ça. Peut-être Cartas cruzadas (Lettres croisées).

Enfin, s’il existe, que pouvez-vous nous dire de votre prochain roman ? De vos projets ?

J’ai deux romans dans le gros sel, que je n’ai pas relu depuis longtemps. Et je veux faire un essai-collage sur les fantômes (ndt : il a déjà écrit une histoire de fantôme pour adulte et une autre pour enfants).photo 1

Et question subsidiaire : s’il vous plaît, qui est Pedro-Juan Valencia ?

Je ne l’ai jamais rencontré. J’ai lu ses deux romans et ils me plaisent. Le seul de mes amis qui le connaisse, c’est Manuel Borras (ndt : l’éditeur de Pre-Textos en Espagne). Je lui ai posé des questions sur lui mais il m’a dit qu’il avait promis de ne rien raconter.

Ndt : Pedro-Juan Valencia est un mystérieux écrivain colombien qui n’a publié que deux romans exclusivement chez Pre-Textos. Personne ne l’a jamais vu. L’un des deux romans est prétendument sa biographie et il y raconte pourquoi lui et sa famille sont en danger de mort s’ils ne se cachent pas dans une île des Caraïbes… Pour les amateurs de jeux de piste, il semble assez plausible que Dario soit le véritable auteur et que Pedro-Juan soit l’un de ses pseudos… A suivre !

 

 

 

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